En regardant le ciel, un observateur attentif remarquera que les étoiles sont de couleurs différentes. Certaines sont bleues, d'autres rouges. Leur diamètre et leur masse sont aussi très variables. Les étoiles sont d'immenses réservoirs d'hydrogène d'une masse pouvant varier de 1x1025 kg à 1x1036 kg. Notre soleil est une étoile moyenne de 2x1030 kg. Chaque étoile fusionne son hydrogène à une vitesse qui est proportionnelle à sa masse. Cet hydrogène est constamment transformé en hélium. Ainsi, pour le Soleil, c'est plus de 600 millions de tonnes qui sont converties chaque seconde. Simultanément, 4 millions de tonnes sont utilisées pour produire de l'énergie. De cette quantité, une très faible partie sert à réchauffer notre bonne vieille terre. La conversion d'hydrogène en hélium persistera encore pendant 5 milliards d'années.
La couleur d'une étoile dépend de la température de sa surface. Celle-ci peut varier entre 2 500 et 20 000 °C. Notre soleil, qui est de couleur blanche, possède une température de surface de 7 000 °C. L'identification des étoiles se fait en utilisant un code de lettre (O,B,A,F,G,K,M) qui en détermine le spectre, du bleu (O, pour les plus chaudes) au rouge (M, pour les moins chaudes). Le coeur des étoiles, quant à lui, peut atteindre plusieurs millions de degrés Celsius. Sur la photo ci-contre, de la région de la constellation d'Orion, nous voyons que les étoiles ne sont pas toutes de la même couleur. (La pose est de 5 minutes et les étoiles ont laissé une traînée en raison de la rotation de la terre). Parmi les étoiles que l'on peut observer, notons l'étoile Antares dans la constellation du Scorpion. Elle est de couleur rouge et visible l'été, en direction sud. Cette étoile est une super géante et son diamètre est de plus de 450 fois celui du Soleil. À l'autre extrémité, l'étoile Sirius, visible l'hiver dans la constellation du Grand Chien, est d'une couleur blanche. Très chaude et très brillante, elle possède deux fois la masse du soleil.
Au début du siècle, deux astronomes, Hertzsprung et Russel, montrèrent par un diagramme la luminosité des étoiles en fonction de leur couleur. Aujourd'hui, ce diagramme porte le nom de diagramme HR. Nous y constatons que la majorité des étoiles sont situées sur la série principale. Ce diagramme nous renseigne sur l'état d'une étoile par rapport aux autres et il est possible d'en déterminer son âge, sa taille, son type spectral, etc.
Quelques nébuleuses du ciel
En haut à gauche: Orion (M42) À droite: La Lagune (M8) Ci-contre: L'Aigle (M16) |
Le phénomène des novae se produit généralement dans un système double très rapproché dont l'une des étoiles est une naine blanche et l'autre une géante rouge. Le passage successif de la naine blanche près de la géante rouge détache de la matière, petit à petit. Cette matière, essentiellement de l'hydrogène, tombe vers la naine blanche. Dès qu'il y a suffisamment de matière autour de la naine blanche, il y a une immense explosion : la nova est donc formée. La luminosité de l'étoile peut alors augmenter de 100 000 fois.
Les supernovae, quant à elles, sont des étoiles très massives dont le coeur a littéralement explosé, les réactions nucléaires ne pouvant plus entretenir l'immense pression gravitationnelle. L'étoile s'effondre alors sur elle-même, finissant par provoquer une violente explosion. Elle devient très brillante et, souvent, plus que sa propre galaxie pour une période de quelques semaines à quelques mois. En l'an 1054, les Chinois ont observé une supernova qui était visible même en plein jour. Aujourd'hui, le reste de cette étoile est connu comme étant la nébuleuse du Crabe (M1), visible dans la constellation du Taureau (Ci-contre). Les supernovae forment des nébuleuses sans contour défini et souvent déchiquetées. Un autre exemple est la nébuleuse du Voile (NGC 6992) qui se serait formée il y a quelques dizaines de milliers d'années. Tout comme les novae, les supernovae peuvent se former dans les systèmes binaires. Si la masse de la naine blanche se situe entre 1.2 et 1.5 fois la masse solaire, celle-ci formera une supernova.
Si le reste d'une supernova possède une masse se situant entre 1.5 et 3 fois la masse solaire, elle peut alors former une étoile à neutrons. Comparativement aux naines blanches, les étoiles à neutrons sont beaucoup plus petites, soit environ entre 5 et 25 km. Une étoile à neutrons récente émet généralement de l'énergie dans le visible et dans le domaine des ondes radio, mais sa puissance diminue avec le temps et peut devenir de plus en plus difficile à observer. Ces étoiles émettent souvent leur énergie sous forme d'impulsions, d'où le nom de pulsar. Ce qui caractérise les pulsars, c'est leur rotation rapide. Ils peuvent tourner sur eux-mêmes des centaines de fois par seconde. On a observé le premier pulsar à la fin des années soixante. Aujourd'hui, un des pulsars les plus faciles à observer est celui situé dans la nébuleuse du Crabe.
Dans le cas extrême, si le reste de l'étoile est encore plus massif (plus de 4 fois la masse solaire), nous avons affaire à l'un des plus grands phénomènes d'astrophysique que l'homme n'ait imaginé (et, à vrai dire, démontré !) : le trou noir. Les trous noirs ont la particularité de ne pas émettre de lumière, du moins en principe. Les équations mathématiques d'Einstein ont démontré que, si un corps est suffisamment massif et comprimé, la gravité devient telle que même la lumière ne peut s'en échapper. Les lois physiques qui régissent un trou noir ne sont pas les mêmes que celles que nous utilisons habituellement. Les effets relativistes se font sentir dès que nous sommes trop près du trou noir. Par exemple, la théorie nous indique qu'un trou noir peut s'effondrer sur lui-même à l'infini. En astrophysique, nous définissons deux termes pour l'étude des trous noirs : la limite de Roche et la surface de Schwarzschild. La région première du trou noir est connue comme étant la limite de Roche. Elle représente l'endroit où la force gravitationnelle devient moins forte que la force de marée. À cette limite, un vaisseau spatial serait déchiqueté en mille morceaux. Notons que la limite de Roche est aussi valide pour les planètes : si un corps se rapproche de très près d'une planète, il peut se briser en mille morceaux, comme la célèbre comète Shomaker-Levy qui, en 1994, est tombée sur Jupiter. Plus près du trou noir, il y a la limite, ou la surface de Schwarzschild. Cette surface représente la limite où la vitesse de libération est égale à la vitesse de la lumière. À l'intérieur de cette limite, plus rien ne sort. Même pas la lumière. Tout objet s'y aventurant est entraîné dans la région de la singularité, c'est-à-dire là où il y a une densité infinie contenue dans une région infiniment petite ! Les observations de trou noir se font de manière indirecte, certaines étoiles ayant des comportements étranges comme si un corps invisible et plus massif perturbait leur trajectoire. Une des étoiles les plus connues est Cygnus X-1, dans la constellation du Cygne. Nous savons aujourd'hui qu'elle possède un compagnon obscur pouvant être un trou noir. Une autre façon de détecter des trous noirs consiste à observer le centre de certaines Galaxies qui contiennent de nombreuses veilles étoiles. Les chances de trouver un candidat sont beaucoup plus élevées. Si une étoile se rapproche trop près d'un trou noir, elle perd de la matière. Cette matière forme alors un disque d'accrétion qui à la particularité d'émettre une importante quantité d'énergie sous forme de rayons X, et également sous forme d'ondes radio. On peut observer les trous noirs avec des radiotélescopes commes ceux situés à Penticton, en Colombie-Britannique.
Luc Bellavance